Forêt et forestiers > 36 idées reçues sur la forêt


La forêt française est au cœur du dialogue public, politique, économique et médiatique. Nous faisons face à une abondance d’informations parfois fausses ou contradictoires, tout le monde a un avis sur la forêt… et pourtant si peu la connaissent vraiment. Beaucoup d’idées préconçues circulent.
En tant qu’organisation représentant les forestiers privés, nous apportons depuis toujours notre éclairage sur les enjeux forestiers qui font l’actualité. 

Qui mieux que les forestiers, qui aiment, observent et accompagnent cette nature dans son renouvellement et dans son adaptation au changement climatique pour répondre aux questions que l’on se pose à son sujet ?


« Les forêts françaises font face à de nombreux paradoxes. Elles sont un élément essentiel pour la régulation du climat, mais également premières victimes du changement climatique, comme nous l’ont rappelé les terribles incendies de l’été 2022. Le bois est reconnu comme matériau durable d’avenir mais les actes de gestion forestière sont parfois décriés, voire violemment attaqués. Plus que jamais, nous devons mettre en valeur nos forêts et l’action de nos forestiers pour qu’elles soient mieux connues et reconnues »  A. d’Amécourt, Président de Fransylva

FAUX


Chaque année, on ne récolte que 58 % de la matière bois produite par nos forêts.

Loin d’être surexploitée, la forêt française peut même parfois souffrir de sous-exploitation. Ainsi, certaines forêts sont vieillissantes, le bois s’y accumule et elles deviennent plus sensibles aux intempéries et aux maladies et plus propices aux incendies.
Au-delà des problèmes de sécurité, c’est le renouvellement de la forêt qui est en jeu. Le phénomène s’accentue avec les effets du changement climatique.

Une gestion active et durable des forêts permet la prévention de ces risques, la pérennisation des surfaces boisées comme la valorisation de ces espaces sur le long terme.

FAUX

VRAI &
FAUX



Une forêt n’a pas besoin de l’Homme pour pousser, mais alors son évolution est aléatoire, elle peut devenir inhospitalière, impénétrable, voire dangereuse.


En cette période de changement climatique brutal, il y a de gros risques de dépérissement voire de disparition de peuplements forestiers. Pour être en bonne santé, accueillante et créatrice de valeur, une forêt a besoin d’être gérée de façon responsable. C’est le rôle du sylviculteur, qui privilégie des essences adaptées au sol et au climat, favorise les arbres de qualité et assure le renouvellement de la forêt.

Avec le changement climatique, son rôle est d’autant plus incontournable, contre les incendies (nécessité de diminuer la biomasse combustible par des éclaircies, de débroussailler, de régénérer) ou face aux crises sanitaires (identifier les signes de dépérissements, changer et diversifier les essences d’arbres).

VRAI &
FAUX

En France, le Code forestier fixe les règles pour gérer, aménager et protéger les forêts depuis 1827. En forêt privée, il est complété par le Schéma Régional de Gestion Sylvicole (SRGS), qui décline la politique forestière nationale aux spécificités des massifs forestiers régionaux.

Les propriétaires de forêts de plus de 20 hectares ont l'obligation de réfiger un Plan Simple de Gestion (PSG), qui garantit une gestion durable et la pérennité de la forêt. Le PSG peut être volontaire, pour toute propriété d'au moins 10 hectares. Pour les propriétés de petite surface, des documents de gestion durable adaptés existent : le Code de Bonnes Pratiques Sylvicoles (CBPS+) et le Règlement Type de Gestion (RTG).

C'est le Centre National de la propriété forestière (CNPF), établissement public, qui agrée les documents de gestion durable. Ses agents sont des techniciens et ingénieurs forestiers e terrain qui ont pour mission d'accompagner la bonne gestion de la forêt privée, de conseiller les propriétaires, de préserver les écosystèmes et de préparer l'avenir.

FAUX



Souvent ouverte, une forêt a toujours un propriétaire (État, collectivités territoriales ou propriétaire privé).


En forêt privée, son accès est soumis à l’autorisation du propriétaire. L’accueil du public en forêt ne s’improvise pas et constitue un vrai défi : sécurisation, aménagement d’espaces de loisirs, préservation des sols et de la biodiversité… Responsable, un propriétaire est libre de fermer les accès à sa forêt et cela s’impose en cas de chantier forestier ou de jour de chasse par exemple.

L’interdiction de pénétrer dans une forêt est généralement la conséquence du non-respect des règles de bonne conduite les plus élémentaires : dépôt d’ordures, abandon de déchets, feux, pollution sonore, baignades dangereuses, détérioration des chemins avec des engins à moteur, dommages à la faune, à la flore ou aux sols…

VRAI

credit photo : Jocelyn Gaillard © CNPF



90 % des feux se déclenchent dans le cadre d’activités humaines, qu’elles soient professionnelles (chantiers de BTP, activités agricoles,  forestières…) ou du quotidien (mégots de cigarettes, travaux de jardin, barbecues ou feux de camp…).


Si la majorité des départs est due à des imprudences, les feux d’origine criminelle sont souvent les plus dévastateurs car les lieux, les moyens et la météo sont choisis. La gestion forestière permet de limiter les zones d’embroussaillement et le volume de combustible, mais aussi de créer et d’entretenir des équipements de voiries forestières et d’accès à l’eau.

Prévenir et former chacun à la culture du risque incendie en forêt est indispensable.


FAUX



Composée à 72% d'essences feuillues, la forêt de France métropolitaine est la première forêt feuillue d'Europe.
Elle est également très diversifiée avec 190 essences d'arbres.

Les peuplements résineux qui sont minoritaires, ils représentent 21% de la surface forestière. En fonction des sols, du climat, certaines régions concentrent naturellement davantage de résineux (par exemple, les pins maritimes dans les Landes de Gascogne, les épicéas et les sapins en zone montagneuse, etc.)

Il est à noté que depuis 1985, la surface forestière de résineux en France a diminué de 9%.

FAUX




87 % des forêts se renouvellent grâce à la régénération naturelle.


Des semis se développent à partir des graines provenant d’arbres en place dits « semenciers ».

En l’absence de semis, une plantation partielle ou totale permettra de démarrer un nouveau cycle forestier. Le forestier accompagne ces renouvellements grâce à des entretiens qui réduisent la concurrence de la végétation spontanée. Puis des coupes légères et régulières appelées « éclaircies » permettent d’apporter la lumière nécessaire aux arbres les plus beaux au fur et à mesure de leur croissance.

Le renouvellement de certains espaces boisés se forme aussi par des rejets de souche, c’est le cas des taillis de feuillus.

VRAI



Tant qu’ils sont en phase de croissance, les arbres absorbent du carbone grâce à la photosynthèse.


La forêt française est un puits de carbone car elle séquestre plus de gaz carbonique qu’elle n’en émet : grâce à une gestion durable et dynamique, les forestiers accompagnent le renouvellement régulier de la forêt.

Coupé, le bois continue de stocker le gaz carbonique dont l’arbre a eu besoin pour pousser. Il constitue un matériau durable et une alternative aux énergies fossiles, permettant ainsi de minimiser les émissions de CO2 dans l’atmosphère et de lutter contre le changement climatique.

VRAI

credit photo : Sylvain Gaudin © CNPF



Le bois fait partie des rares matériaux entièrement naturels sur terre.

Par sa capacité à se régénérer naturellement et rapidement (en comparaison aux énergies fossiles), le bois est aussi une ressource renouvelable de premier plan.

Tout au long des processus de transformation, la ressource bois peut être valorisée dans sa totalité et pour une grande partie recyclée : il n'y a pas de déchet ! En outre, c'est un matériau qui peut répondre aux exigences du circuit-court : être coupé, transformé et utilisé en local.